L'Opéra de Paris
Gouverner une grande institution culturelle

Un livre de Philippe Agid
Jean-Claude Tarondeau

Contenu

L'Ère Gall

Les résultats et les explications de la réussite

En 9 ans, de 1995 à 2004, la gestion de l'Opéra de Paris est rénovée, et le résultat de ses activités artistiques conforme au projet présenté en 1993.

Les résultats

A la fin de L'Ère Gall, le répertoire compte 80 œuvres lyriques dont les décors, les costumes et les accessoires sont disponibles. Les formations artistiques connaissent d'autant mieux ces œuvres qu'elles ont été reprises. Mises en scènes et effets scéniques sont enregistrés, et permettent des réutilisations aisées.

La fréquentation connaît des niveaux supérieurs à ceux qui avaient été prévus en 1995.

Financièrement, l'Opéra fait également mieux que les prévisions de 1995, malgré les coûts d'application des lois Aubry et de la crise des rémunérations de l'année 2000.

L'Opéra de Paris est redevenu une des grandes maisons lyriques du monde. La comparaison, en particulier financière, avec les Opéras de New York, Vienne et Munich ne joue cependant pas toujours à l'avantage de celui de Paris.

Les explications de la réussite

Les responsabilités artistiques et financières cessent d'être dissociées : c'était l'un des poisons de la situation antérieure à 1993.

Un haut niveau d'exigence et de cohérence musicales qui vaut pour les premières comme pour les reprises. La meilleure communication est celle du bouche à oreille. Elle assure la notoriété des spectacles autant que les actions de communication. On aime ou on n'aime pas le style et le goût des metteurs en scène. Cela ne se confond pas avec la qualité musicale. Il existe comme dans toute entreprise humaine des échecs.

La programmation est équilibrée, avec un nombre de spectacles par saison qui répond à la demande et justifie l'importance des coûts fixes engagés. Elle fait alterner spectacles lyriques et chorégraphiques, une répartition économiquement raisonnable des œuvres lyriques entre l'Opéra Bastille et le Palais Garnier, entre œuvres populaires du XVII au XXème siècle et œuvres plus difficiles d'accès, entre reprises et nouvelles productions.

Une gestion financière rigoureuse et transparente devient la règle.

Des cahiers des charges techniques limitent la tentation de dépassement financier des metteurs en scène et de leurs équipes. Les coûts variables de production demeurent inférieurs aux ressources propres mobilisées. La gestion de tous les services de l'Opéra obéit à un contrôle strict de leurs dépenses en cours d'année. L'État n'intervient plus dans la gestion de l'Opéra.

Les progrès réalisés entre 1995 et 2004 dans le domaine social passent par des accords négociés sur le temps et l'organisation du travail, et par des réaménagements souvent importants des rémunérations de toutes les catégories de personnels en 2000.

L'ouvrage détaille les explications de la réussite, les difficultés qui ont du être surmontées, et ses limites.

Bulletins de saison sous l'Ère Gall
Bulletins de saison sous l'Ère Gall