L'Opéra de Paris, établissement administratif de droit commun
Issu d'une loi de 1939, le nouveau statut de l'Opéra fait entrer l'institution dans le droit commun des établissements publics de l'État. Les historiens considèrent que l'Opéra de Paris traverse pour longtemps une période sombre de son histoire, malgré quelques très brillantes productions, de Carmen et des Indes galantes en particulier. Partout en Europe les modes de production artistiques et techniques des œuvres lyriques se transforment. Les exigences de qualité se renforcent.
L'ouvrage décrit les principaux aspects de ces changements.
Une semi déshérence jusqu'à la fin des années 1960
Pour des raisons à la fois techniques (un plateau qui se prête mal à l'alternance des spectacles), administratives (une tutelle étroite et peu opérante, un statut précaire du directeur, plus enclin à réaliser ses spectacles qu'à gérer la maison), financières (des coûts élevés), l'Opéra est en semi déshérence lorsque la décision est prise de faire appel à Rolf Liebermann à la fin des années 1970.
L'embellie Liebermann
Une exceptionnelle embellie lyrique illumine la période 1973-1980. Mais les coûts s'envolent. Une mission d'enquête et de propositions présidée en 1977 par François Bloch-Lainé, inspecteur général des finances respecté pour son intégrité et son passé administratif, condamne le Palais Garnier comme théâtre lyrique en raison de coûts considérés excessifs, d'une capacité d'accueil du public jugée insuffisante, et de perspectives d'évolution de ses équipements scéniques et artistiques estimées financièrement déraisonnables. La même mission préconise la construction d'un théâtre lyrique de 3000 places. Ainsi prend naissance le projet de création de l'Opéra Bastille. Le même François Bloch-Lainé anime l'équipe chargée de lui donner vie après 1981.
Difficultés sociales
Souvent ponctuée de grèves, la vie sociale de l'Opéra voit alterner tensions, crises et progrès du dialogue social.
Promesses et instabilité de la période 1989-1993
La période 1989-1993 est dominée par l'ouverture difficile mais prometteuse de l'Opéra Bastille, une instabilité exceptionnelle des mandats de nombre de ses dirigeants, une adaptation progressive à des modes de production artistiques inédits. Jacques Toubon, ministre de la culture en 1993, propose la direction de l'Opéra à Hugues Gall, qui a été le bras droit de Rolf Liebermann au Palais Garnier. Il est directeur du Grand Théâtre de Genève depuis 1980.